L’importance de prendre du temps pour soi

A l’heure actuelle, dans l’esprit de tous, une personne qui réussit sa vie est idéalisée comme suit : Un être social ayant un travail à forte rémunération, une vie de famille épanouie, du temps à consacrer à sa vie sociale et à soi-même. C’est un être qui gère simultanément ses projets professionnels et privés, tout en continuant de se tenir informé et disponible pour les autres.

Mais qu’en est-il réellement de notre rapport au temps ?

Selon une étude conduite sur 1011 individus – échantillon représentatif de la population française – plus de la moitié des français déclare éprouver le sentiment de manquer de temps et plus de 40% estiment même ne pas le maîtriser.

Répertoriée par l’OMS comme le troisième pays recensant le plus grand nombre de burn-outs, la France voit ses habitants touchés par « le mal du siècle ».

Homme de dos observant des feuilles accrochées sur un tableau

Fast life …à la recherche de la perfection ?

La course au temps, encore et sans cesse. Nous sommes toujours plus stressés et plus débordés. Nous sommes dans une époque où prime l’instantanéité.

« Notre culture temporelle est en train de changer radicalement. L’urgence a envahi nos vies : il nous faut réagir dans l’instant, sans plus avoir le temps de différencier l’essentiel de l’accessoire », note Nicole Aubert, sociologue et psychologue, dans son ouvrage Le culte de l’urgence : la société malade du temps (Flammarion, 2004).

En effet à l’heure où la technologie nous permet l’économie de nombreuses heures hebdomadaires (GPS, lave-vaisselle, lave et sèche-linge, etc.) et que l’espérance de vie ne cesse de s’allonger, le temps est pourtant la chose qui semble manquer le plus au quotidien. Passant d’allié à adversaire, ce dernier semble nous échapper et sa gestion devient, pour un français sur quatre, une source de mal-être ou même une obsession. Paradoxalement, la plupart des gens ressentent le besoin d’être actif continuellement. S’ils ne travaillent pas ou ne mettent pas leur énergie au profit d’une activité quelconque, ils ont l’impression de perdre ce temps si précieux à leurs yeux.

Femme faisant une pose de yoga sur une terrasse en face d'un centre-ville

L’un des facteurs principaux de ce manque récurent de temps se trouve être l’hyper connexion. En effet, aujourd’hui il est bien difficile de se passer de son téléphone portable ne serait-ce que pour une heure. Et oui, la génération actuelle est totalement addict à l’information. Ainsi, 41 % des Français avouent répondre quasi immédiatement aux messages qu’ils reçoivent, peu importe le niveau d’importance de ces derniers. Un fait social encore plus présent chez les jeunes (48% pour les 18-24 ans).

Profitant de cette connexion permanente, la vie professionnelle s’invite de manière de plus en plus fréquente dans la vie privée, engendrant une situation de mixité, voire de fusion entre les deux. Si on rajoute à cela la prolifération des échanges interpersonnels grâce aux réseaux sociaux et autres nombreuses applications, notre esprit reste actif 24 heures sur 24, nous empêchant de recharger nos batteries.

… Ou bien slow life à la découverte du bien-être ?

Heureusement, à l’instar de ce phénomène, une manifestation contraire semble venir rééquilibrer la balance : le Slow Life.
Et le Slow life, qu’est ce que c’est ? Si on le traduit littéralement, ça signifie la «vie lente».
C’est le « Slow food » qui fait son apparition le premier, créé par Carlo Petrini, chroniqueur gastronomique italien, afin de contrer la frénésie autour du mode de vie « Fast » – et notamment des chaînes de restauration rapide des années 80. Puis l’action s’est vue copiée dans d’autres domaines de la vie.
Depuis une décennie, les études se sont développées, montrant l’importance de prendre du temps pour soi et les bénéfices retirés pour la santé : amélioration de ses relations avec les autres, esprit plus libre, estime de soi renforcée, gain d’énergie,… D’où le succès par exemple des cours de yoga, de la méditation ou encore des vacances au ralenti.

Mais ce désir d’une vie plus apaisée semble malgré tout difficilement accessible pour nombre d’entre nous. Celui-ci présumerait de l’existence d’une épargne de temps disponible dont peu pensent bénéficier aujourd’hui.

Travail, enfants, tâches ménagères, temps passé dans les transports, exigences multiples et impératifs,… On minimise ses propres besoins car on se sent égoïste de s’accorder du temps pour soi. Or, prendre du temps pour soi n’est absolument pas égoïste, c’est primordial, vital.

Schéma de la balnce entre travail et vie

Comment concilier obligations et temps pour soi ?

« Notre besoin de décélérer est un réflexe vital, une réaction de survie», remarque Nathalie Damery, co-fondatrice de l’Obsoco (L’Observatoire Société et Consommation).
Le remède à cette situation serait de trouver un équilibre adéquat entre vie professionnelle et vie privée. Mais quel défi ! Voici pour vous quelques conseils pour concilier les deux et adopter de nouvelles habitudes bien-être :

  • Dormez suffisamment. En effet, une bonne nuit de sommeil a le pouvoir d’augmenter la productivité et le bonheur. Etre reposé permet également de mener une prise de décision plus intelligente et de développer plus d’idées.
  • Établissez des priorités dans vos tâches. Comme les chercheurs l’ont constaté, les gens ont une volonté limitée qui diminue tout au long de la journée. Il est donc recommandé d’effectuer les tâches les plus importantes au début de la journée.
  • Définissez vos limites : planifier trop de choses ne maximise pas forcément notre productivité, et réduit notre réactivité face à l’imprévu !
  • Remplacez la recherche de la perfection par la recherche du bien-être. Etre perfectionniste peut s’avérer être un défaut, notamment si cela augmente le niveau de stress. Tant dans la vie professionnelle que personnelle, être perfectionniste peut mener à la procrastination. Il a été démontré que la peur de mal faire nous mène à repousser les tâches à exécuter.

Et enfin si vous ne deviez en choisir qu’un : Prenez le temps pour tout couper et fuir l’agitation. Même pour 15 minutes ! Quotidiennement. Dé-scotchez de vos écrans, imposez-vous un rituel sans sollicitations extérieures, ralentissez et RESPIREZ !

Par Agathe Andrieux, assistante d’accueil et de médiation culturelle

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